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COYNE André

(1891 – 1960)

Le grand spécialiste moderne des barrages.

Le nom d’André Coyne reste attaché à celui de plusieurs grands barrages prestigieux. Après avoir fait Polytechnique et l’Ecole des Ponts et Chaussées, il est affecté en 1920 à Brest où il est chargé du contrôle de l’exécution du pont de Plougastel sur l’Elorn conçu par Eugène Freyssinet. Il a alors l’occasion de mettre en pratique plusieurs de ses inventions, notamment celle des murs de soutènement à échelles, dont les parements sont ancrés dans le massif à soutenir.

De ses contacts avec Albert Caquot, il accepte de prendre en 1928 le poste d’ingénieur en chef du service d’aménagement de la haute Dordogne ; quittant alors avec regret les côtes bretonnes, c’est pour lui le point de départ de sa brillante carrière de constructeur de grands barrages.

Avec la construction de son premier barrage d’une hauteur de 90 m, le barrage de Marèges (1930-1935) qui est le premier barrage voûte à double courbure d’Europe, il remet à l’honneur la technique des barrages-voûtes en France et expérimente le procédé du déversoir en saut de ski, qui, en lançant l’eau en vitesse à grande distance du pied du barrage, permet d’éviter un affouillement des fondations du barrage en reculant les érosions du lit. Coyne invente aussi le système des procédés acoustiques d’auscultation par cordes vibrantes (brevet déposé en 1930 sur les « témoins sonores ») et le principe de l’ancrage des ouvrages par des tirants de précontrainte.

André Coyne a construit ou dirigé la construction d’une centaine de barrages dans le monde entier, dont un quart à l’étranger. En France, on peut citer les barrages-voûtes de Saint-Etienne-Cantalès, l’Aigle, Bort-les-Orgues, Chastang, et les barrages à voûtes multiples témoignant d’une technique toujours plus poussée : Grandval et Roselend. A l’étranger, on peut mentionner le barrage de Kariba en Rhodésie du Sud et le barrage de Santa Luzia au Portugal.

Reconnu comme le maître incontesté en ce domaine, il se voit chargé du cours de grands barrages à l’École des ponts et chaussées. Sa carrière est consacrée, au plan national, en 1935, par le poste de chef du service technique des grands barrages et, au plan international, en 1945, par la présidence de la Commission internationale des grands barrages, fonction qu’il exerce jusqu’en 1952. En outre, il reçoit, en 1953, le grand prix d’architecture pour l’ensemble des grands barrages qu’il a conçu et réalisé.

En 1947, il quitte l’Administration pour fonder avec son gendre Jean Bellier le bureau d’études d’ingénieur-conseil Coyne et Bellier qui prendra le nom de Tractebel Engineering en février 2009.

Le barrage de Santa Luzia (Portugal) (© B. Godart)

Il décède en 1960, après avoir été profondément affecté par la rupture du barrage de Malpasset le 2 décembre 1959.