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EIFFEL Gustave

(1832 – 1923)
(1832 – 1923)

Un constructeur métallique de génie

Après de brillantes études à l’École Centrale des Arts et Manufactures, Gustave Eiffel se consacre à partir de 1855 aux constructions métalliques dont il devient l’un des grands spécialistes mondiaux.

Il commence sa carrière dans une entreprise de mécanique sise à Clichy et dirigée par Charles Nepveu et en devient chef d’études des travaux. En 1858, il dresse les plans d’exécution du pont métallique ferroviaire de Bordeaux sur la Garonne, puis en dirige les travaux de construction et y utilise la technique de fondation à air comprimé lors de l’exécution des piles tubulaires . Il construit ensuite le pont sur l’Adour à Bayonne (1864) et les ponts-rails de Capdenac sur le Lot (1860 – 1861) et de Floirac sur la Dordogne (1860-1861).

En 1866, Eiffel décide de fonder sa propre société et fait l’acquisition des Ateliers Pauwels de constructions métalliques, à Levallois-Perret. Après la réalisation de diverses charpentes métalliques, c’est l’exécution en 1868-1869 des deux grands viaducs à piles métalliques de Rouzat sur la Sioule et de Neuvial, sur la ligne de chemin de fer Commentry – Gannat, qui lance véritablement son entreprise. Il réalise alors, en association avec des ingénieurs de renom : Théophile Seyrig à partir de 1868, Émile Nouguier à partir de 1875, Maurice Koechlin à partir de 1879, une série de ponts et viaducs en France et à l’étranger.

Ses réalisations les plus connues sont le pont en arc métallique de 160 m d’ouverture Maria Pia sur le Douro à Porto (1875-1877), et le viaduc de Garabit sur la Truyère (1880 – 1884), sur un projet de Léon Boyer, qui reste, à ce jour, un des plus audacieux ouvrages de ce genre (arc en fer puddlé d’une portée de 165 m et d’une hauteur de 52 m).
plus de détail sur le viaduc de Garabit: compte rendu de la journée de conférences AFGC Le Pont
du 17/10/2024

À cette même époque, il perfectionne la technique de lancement des tabliers de ponts en porte à faux, comme au pont de Vianna do Castelo sur le fleuve Lima au Portugal (1878) et s’occupe de nombreux autres travaux tels que la construction du pont routier de Cubzac sur la Dordogne de longueur 1 545 m (1879 – 1883), l’agrandissement des magasins du Bon Marché à Paris, l’édification des charpentes et de la verrière du siège du Crédit Lyonnais et de la coupole de l’observatoire de Nice, la gare de Budapest. Eiffel développe également une activité de fourniture d’éléments métalliques standards en treillis pour des « ponts portatifs » et destinées aux armées en campagne dans les pays étrangers.

Le pont Maria Pia à Porto (© B. Godart)

En 1886, il construit la structure métallique de la statue de la Liberté de Bartholdi (sur une conception de Maurice Koechlin) à l’entrée du port de New-York et, de 1887 à 1889, il édifie pour l’Exposition Universelle de Paris la célèbre Tour qui porte son nom. Les études pour cette tour l’amènent à s’occuper d’aérodynamique et, dès son achèvement, il l’utilise pour des recherches scientifiques, notamment sur la radiotélégraphie.

Suite à la faillite de la Société du Canal de Panama dans laquelle il était engagé au côté de Ferdinand de Lesseps, Gustave Eiffel démissionne en 1893 de la présidence de son entreprise et se tourne alors vers les sciences. En 1912, il installe au 67 rue Boileau à Paris, le premier laboratoire d’aérodynamique et aide beaucoup l’aviation à ses débuts. Pendant la première guerre mondiale, il poursuit ses expériences sur les voilures des avions, les corps fuselés, les hélices, les projectiles, etc…, et en 1921 fait don de son laboratoire à l’État.

Le talent de l’ingénieur centralien, sa vivacité à saisir toute nouvelle idée ou projet, mais aussi sa grande capacité à s’entourer de brillants collaborateurs, contribuent au succès de la société Eiffel.

Une université créée à Champs sur Marne en 2020 à partir de l’ancien Laboratoire Central des Ponts et Chaussées, de l’Université Paris-Est et de différentes écoles porte à présent son nom.