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BONNA Aimé
L’inventeur du tuyau en béton armé à âme tôle.
Aimé Bonna est né à Anor (Nord) en 1855. Issu d’une lignée de maçons qui ont accumulé un pécule suffisant pour acquérir quelques terres, peu d’informations existent sur sa formation.
A partir de 1879, il débute sa carrière au Service des eaux de la préfecture du département de la Seine. En 1893, il brevète un procédé visant à concurrencer le traditionnel tuyau en fonte. Il s’agit d’un tuyau constitué d’un tube en acier (âme tôle) revêtu de ciment à l’intérieur et d’une structure en béton armé à l’extérieur. Les diamètres vont de 400 mm à 3200 mm.
En 1894, Aimé Bonna se voit confier l’installation du réseau des eaux usées de la ville de Paris ; le projet prévoit de transporter et déverser les eaux usées dans le domaine que la ville a acquis entre Maisons-Laffitte et Achères afin de fertiliser les terres. Il installe donc une usine de production de tuyaux selon son procédé à la frontière entre les communes d’Achères et de Conflans-Sainte-Honorine. En quelques années, l’usine se développe et compte environ 150 ouvriers en 1899.
L’artère principale du réseau à construire est constituée d’un « émissaire général des eaux d’égouts » enterré allant de Clichy à Triel-sur-Seine selon un tracé proche de celui de la ligne de chemin de fer, franchissant par un siphon la Seine à Gennevilliers, puis l’Oise à Conflans et enfin la colline de l’Hautil en souterrain. Cet émissaire a une longueur de 5 km et un diamètre de 3 m. Aimé Bonna cherchant à participer aux autres projet de la Ville de Paris, il obtient l’exploitation de 800 hectares de terrains d’épandage situés dans la plaine d’Achères. La culture de betteraves sur ces terrains va lui permettre de les transformer en alcool en créant en 1896 une distillerie-raffinerie appelée « La Lutèce » et implantée sur les terrains de son usine, au lieu-dit d’Ambleville.
Entre 1894 et 1924, son entreprise aura fabriqué et posé pour la seule Ville de Paris environ 300 km de canalisations. Outre le marché parisien, il étend son activité en province et à l’étranger (Belgique, Grande-Bretagne, Espagne). En 1924, âgé de 69 ans, il met un terme à ses activités professionnelles et vend à la Compagnie générale des eaux son entreprise qui prend le nom de Société des tuyaux Bonna, qui deviendra, par la suite, Bonna Sabla.
Jusqu’en 1929, Aimé Bonna aura déposé de nombreux brevets dont un intitulé « Système de construction des murs de façade par éléments creux, avec remplissage en béton » (1913), un autre intitulé « Poutres et poteaux métalliques formés de plats et de feuillards assemblés par rivetage autogène » (1914), un brevet sur un « Procédé pour fabriquer par centrifugation des tuyaux avec âme en tôle d’acier soudé comprise entre deux revêtements en ciment armé » (1921), et un brevet sur des « Poutrelles en ciment armé » (1929).
Au cours de sa retraite Aimé Bonna restera très actif et en 1929, il se lance dans une nouvelle aventure avec la construction à ses frais d’une église en béton armé à Hirson (Aisne), le village de sa famille. Cette église lui permettra de trouver au béton armé qui a fait sa fortune, une autre application moins lucrative, mais plus spirituelle. Il s’agit de l’église Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus édifiée dans le style Art déco. Il acquiert le terrain, finance les matériaux et la main d’œuvre, et assure le suivi du chantier qui démarre le 3 octobre 1929. Malheureusement, il meurt le 18 novembre 1930 à Achères, six mois avant l’achèvement de son ultime œuvre. A noter qu’en septembre 2012, le pianiste et compositeur anglo-taïwanais Kit Armstrong se porte acquéreur de l’église afin d’y répéter et d’y faire venir des artistes. Avec le soutien de la municipalité, il réhabilite cette ancienne église.
Aimé Bonna est fait Chevalier de la légion d’honneur en 1930.
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