Événement / AFGC
FORTS DU HACKENBERG ET DE FERMONT DE LA LIGNE MAGINOT – VISITE DU FORT DU HACKENBERG (57)
Présentation
La Commission HISTOIRE et PATRIMOINE et la délégation Grand Est de l’Association Française de Génie Civil (AFGC) ont organisé le 23 Avril 2024 une journée technique consacrée aux ouvrages de la ligne MAGINOT et à la visite du fort du HACKENBERG.
Au programme, le matin deux conférences passionnantes sur les ouvrages de la ligne MAGINOT, en particulier le fort du Hackenberg (57) par Michel TRUTTMANN et le fort de Fermont (54) par Jean-Yves MARY puis l’après-midi visite du Hackenberg : galeries et gares intérieures, chambres, cuisines, magasins à munitions (protégés d’un incendie et de l’explosion), groupes électrogènes, usine de filtration de l’air, puits de blocs, avec les monte-charge à munitions, escaliers pour l’équipage, visite des tourelles d’artillerie avec une démonstration de mise en batterie et de redescente en position d’éclipse….
Parcours extérieur vers les blocs du demi-ouvrage ouest, dont l’un présente les stigmates de l’attaque de vive force de l’armée américaine en novembre 1944.
Ces ouvrages audacieux où l’économie des forces du soldat et la logistique dédiée à un combat de haute intensité sont représentatifs et emblématiques des travaux de Génie Civil de grande ampleur réalisés dans l’Est de la France pendant la période de l’entre-deux guerre.
Les conférences ont présenté l’aspect protection par l’enfouissement et par la construction massive et les solutions apportées aux problèmes techniques, l’immense œuvre du génie militaire et des grandes entreprises de BTP, réalisant des centaines de chantiers dont les plus gros employaient 2000 ouvriers.
La ligne Maginot fut une ligne fortifiée colossale et indestructible, imparfaitement réalisée pour des raisons diplomatiques et économiques, et injustement accusée de la défaite de 1940.
Après l’hécatombe de la Grande guerre, et l’imperfection des traités de paix, la France pense à protéger les frontières face aux revendications Mussoliniennes (au sud), puis hitlériennes (à l’est). Il s’agit aussi de dissuader, d’économiser les vies humaines par une masse de béton et d’acier capable de résister aux plus forts bombardements (deux obus d’une tonne de la Grosse Bertha superposés), de protéger le pays d’une attaque brusquée et d’une invasion. En cas de déclaration de guerre, grâce aux troupes d’alerte, de couvrir la mobilisation et la montée en ligne des armées. La position de résistance retenue avait aussi pour but, de protéger les populations et les régions frontalières dévastées en 1918 et au final de briser des offensives majeures avec des moyens permettant de faire face sans ravitaillement à une dizaine de jours de très grosse bataille (le Hackenberg possédait dans ses magasins, environ 80.000 obus et deux millions de cartouches d’armes automatiques, grenades, artifices divers et fusées). A l’issue d’une série d’études étalées sur 7 ans, la ligne Maginot voulue par les politiques et conçue par les militaires fait l’objet d’un rapport d’ensemble de la commission de défense des frontières fin 1926.
La réalisation technique et tactique est confiée à une commission d’organisation spécifique qui élabore constructions, armements et implantations d’ouvrages. A l’issue du vote de la loi Maginot, le 14 janvier 1930, une ligne fortifiée de 500 km de long voit le jour (de l’est jusqu’au sud des alpes). Mais la crise de 1929-31 érode les budgets et provoque des ajournements qui seront préjudiciables 9 ans plus tard.
La guerre est là : dans le Nord-Est, la Wehrmacht contourne la ligne dans les Ardennes le 13 mai 1940 ; les divisions « de série B » -peu aguerries) défendant Sedan sont vite enfoncées, le repli des armées en campagne devient indispensable. Après le départ du général Gamelin (limogé), remplacé par Weygand, la situation ne peut être rétablie. Les Panzers percent en Champagne et le général Weygand donne l’ordre de repli général des armées. Il abandonne les équipages des forts à leur sort. Les équipages protégèrent seuls ce repli, à l’opposé de toute doctrine établie et dans un esprit de sacrifice. Dans l’ensemble, utilisant leur artillerie tous azimuts, ils restèrent invaincus. Dans les Alpes, la ligne fut attaquée de front par les Italiens, qui malgré leur nombre…furent défaits.
La ligne MAGINOT a été accusée à tort de la défaite. Mais, en réalité, elle aura rempli sa mission, car elle a permis de couvrir la mobilisation, elle a protégé les bassins miniers et industriels, elle a résisté partout quand les ouvrages possédant de l’artillerie le lui permettaient et les Alpes sont restées inviolées.
Début juillet 1940, le départ en camp de prisonniers sur ordre du gouvernement des 22000 hommes d’équipage des forts et casemates du nord-est invaincus fut une humiliation ! Leur sacrifice et l’éclatante victoire des ouvrages du sud-est ont permis la création de la zone libre.
PS : Une découverte que nous vous recommandons, lors de votre prochain déplacement dans l’Est de la France (57920 VECKRING)
La visite de l’ouvrage du HACKENBERG : le plus gros ouvrage de la ligne Maginot que l’on parcourt en train électrique intérieur sur plusieurs kilomètres.
Pour en savoir plus sur le Hackenberg, le géant de la ligne MAGINOT visité à l’époque par les plus hautes personnalités, nous vous proposons de consulter le site des éditions ARES (il est possible de tourner une dizaine de pages en ligne et, pour ceux qui le souhaitent, de le commander)
La ligne Maginot : une ligne fortifiée colossale et indestructible, imparfaitement réalisée pour des raisons diplomatiques et économiques, et injustement accusée de la défaite de 1940.
Après l’hécatombe de la Grande guerre, et l’imperfection des traités de paix, la France pense à défendre les frontières d’une attaque brusquée face aux revendications mussoliniennes, puis hitlériennes. Il s’agit aussi de dissuader, et de protéger les poitrines par une masse de béton et d’acier capable de résister aux plus forts bombardements et au final de briser des offensives majeures. A l’issue d’une série d’études étalées sur 7 ans, la ligne Maginot fait l’objet d’un rapport d’ensemble fin 1926. La réalisation technique et tactique est confiée à une commission d’organisation spécifique qui élabore constructions, armements et implantations d’ouvrages. A l’issue du vote de la loi Maginot, le 14 janvier 1930, une ligne fortifiée de 500 km de long voit le jour. La moitié des forts puissants et des pièces d’artillerie barrent les vallées…alpines. Mais la crise de 1929-31 érode les budgets et provoque des ajournements qui seront préjudiciables 9 ans plus tard. La guerre est là : dans le Nord-Est, la Wehrmacht contourne la ligne dans les Ardennes le 13 mai 1940 ; le repli des armées en campagne devint indispensable. Les équipages protégèrent seuls ce repli, à l’opposé de toute doctrine établie et dans un esprit de sacrifice. Dans l’ensemble, utilisant leur artillerie tous azimuts, ils restèrent invaincus. Dans les Alpes, la ligne fut attaquée de front par les Italiens, qui malgré leur nombre…furent défaits.
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