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FÉRET René

(1860 - 1947)

Un savant expérimentateur sur les propriétés des bétons.

Sorti de l’Ecole polytechnique en 1882, René Féret est entré le 1er novembre 1886 au Laboratoire des Ponts et Chaussées de Boulogne-sur-Mer dès la création de cet établissement et l’a dirigé jusqu’à sa destruction brutale en mai 1940 qui a aussi provoqué la disparition brutale de tous ses documents et archives. Il a donc passé 53 ans dans ce laboratoire.

René Féret a écrit environ 200 publications scientifiques. Sa publication la plus célèbre fut celle intitulée « Sur la compacité des mortiers hydrauliques » paru en 1892 dans les Annales des Ponts et Chaussées. Il y présente pour la première fois la formule qui porte son nom et qui exprime une relation entre les propriétés mécaniques du béton et leurs compositions ; cette formule s’exprime par R = K c / (e + v)  où R est la résistance du béton, c le dosage en ciment, e le dosage en eau, v le volume des vides et K un coefficient dépendant du type de ciment et des conditions et de la durée de conservation des mortiers au moment de la rupture). Cette formule met clairement en évidence que plus le rapport E/C est bas, plus le béton sera résistant, concept encore utilisé de nos jours pour formuler des bétons.

Il établit les bases de l’analyse granulométrique, énonce les principes de la granulométrie discontinue et joue un rôle prépondérant dans la mise au point des tamis de contrôle pour l’analyse granulométrique.

Au laboratoire de Boulogne-sur-Mer, il travaille également sur la résistance des ciments à l’eau de mer, et conduit de nombreuses études sur les effets des additions pouzzolaniques naturelles ou artificielles, ainsi que sur les propriétés hydrauliques des laitiers basiques de haut fourneau et les propriétés des fines inertes au sein des mortiers et bétons.

En 1906, il publie un ouvrage intitulé « Etude expérimentale du ciment armé » qui n’eut pas le grand retentissement que l’on aurait pu en attendre.

René Féret participe aussi activement aux congrès internationaux sur les essais des matériaux comme rapporteur et souvent comme vice-président ou président.

D’une grande modestie, il ne recherchait pas les honneurs mais il fut lauréat de l’Académie des Sciences de Paris, membre d’honneur du Concrete Institute de Londres (1912), docteur honoris causa de l’université de Lausanne (1937), Ingénieur « Honoris Causa » de l’Université de Liège (1946) et médaillé de la Société des Ingénieurs Civils de France (1947). Albert Caquot lui rend hommage pour son œuvre scientifique en 1946 dans un bulletin de la Société des Ingénieurs Civils de France.

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