Animateurs : Luciano TOSINI, Thibaut LOCKHART (adjoint)
- Présentation/Définition
L’adjectif forensic vient du mot Latin forensis qui signifie le forum, la place publique. L’anglicisme forensique qualifie une méthode scientifique utilisée pour répondre à une question légale ou judiciaire. Provient du domaine policier et judiciaire, puis industriel.
L’ingénierie forensique est l’application des principes d’ingénierie à l’enquête sur les défaillances ou autres problèmes de performance liées au secteur du génie civil.
Elle se sert de tous les ressorts de l’ingénierie, tant scientifiques que technologiques, ainsi que des témoignages et des traces historiques, pour trouver une explication des défaillances afin d’en tirer des enseignements et de concourir à les éviter par la suite.
L’ingénierie forensique part des retours d’expérience de défaillances en les enrichissant d’une approche systémique dont le but est de mettre en évidence toute la chaîne des évènements d’un processus conduisant à la défaillance et de chercher à en améliorer un ou plusieurs résultats.
Enfin, elle prend en compte tous les aspects techniques, et scientifiques, mais également organisationnels, humains, juridiques et socioéconomiques qui doivent être inclus dans la démarche.
L’apport de cette ingénierie concerne d’abord la recherche d’explications sur des cas bien documentés, pour lesquels il s’agit souvent (entre autres) d’identifier les causes des défaillances.
L’ingénierie forensique a aussi pour but d’améliorer globalement les pratiques professionnelles :
- En identifiant des domaines où la sécurité est insuffisante et en proposant de meilleures solutions ;
- En développant l’information et la formation des praticiens et des ingénieurs ;
- En faisant évoluer la réglementation.
- Objectifs du GT
Ce groupe vise à rédiger en deux ans un guide dont le contenu évoquerait :
- l’état de l’art, en France et à l’international
- la présentation d’étude de cas français de sinistre ou défaillance, à but illustratif
- une procédure et une méthode d’enquête forensique pour enquêter sur une défaillance
- un classement des sinistres par cause (méthodologiques, managériales et techniques) ou typologie (accidents en construction, catastrophes naturelles, mauvais entretien, …)
- une présentation des différents acteurs et leurs responsabilités respectives (technique, opérationnel, juridique, etc)
- la méthodologie d’enseignement de cette pratique d’ingénierie forensique
- la place de l’éthique dans la démarche
- etc…
Au-delà du guide, les objectifs du GT sont de :
- Rassembler les acteurs (UGE, CEREMA, IMGC, …) et discuter du lien avec le Comité Français de l’AIPCR qui travaille sur ce sujet
- Décomplexer la profession (MOA, Entreprises, BE, MOE, Architectes…) sur la nécessité de travailler en transparence sur les défaillances identifiées
- Analyser les causes : méthodologiques, managériales et techniques
- Donner une méthode de travail : étudier les approches actuelles en génie civil afin d’assurer la sécurité des ouvrages de génie civil et d’améliorer les normes qui les traitent,
- Identifier les bonnes pratiques dans la gestion de toutes les données et documents obtenus à partir de captures d’échec afin de produire des informations mesurables.
- Structurer la production de fiches : études de cas (confidentiels si besoin selon les cas)
- Et pourquoi pas créer le CROSS.FR « Collaborative Reporting for Safer Structures (https://www.cross-safety.org/) »
Contact : luciano.tosini@strains.fr