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BODIN Paul

(1847 – 1926)

Un ingénieur de valeur et un homme de cœur.

Paul Bodin est né à Saumur, d’une vieille famille angevine. Il y commence ses études qu’il continue à Albi où son père architecte et archéologue avait été nommé Inspecteur diocésain en 1853. Il part pour le lycée de Toulouse afin de préparer son intégration à l’Ecole Centrale de Paris dont il sort diplômé en 1871.

En 1873, il entre à la Société de Construction des Batignolles (SCB) en tant qu’ingénieur au service des ponts et travaux métalliques et se spécialise dans la conception et l’exécution des grands travaux de ponts et charpentes métalliques. Il en dirige le bureau d’études, puis le service, et devient administrateur de la société SCB dirigée à l’époque par Jules Goüin.

En 1883, il devient répétiteur et professeur à l’École centrale de Paris dont il devient membre du conseil en 1897. Il y enseigne jusqu’en 1919, devenant alors professeur honoraire, après avoir refusé la direction de l’école en 1911. Il est à l’origine de la création de la Caisse de secours des élèves qu’il présida pendant vingt-cinq ans et fut le président de la Maison des Centraux.

On lui doit notamment la conception et la réalisation  du célèbre Viaduc ferroviaire du Viaur sur la ligne de Rodez à Carmaux (1895 – 1902), du pont de la Trinité qui est un pont possédant une travée basculante  qui enjambe la Neva au centre de Saint-Pétersbourg en Russie (1897 – 1903),  du  Viaduc ferroviaire de Faux-Namti (ou « pont des arbalétriers ») qui est un pont ferroviaire à travée unique, situé dans le canton de Wantang du Xian de Pingbian, sur la rivière Sicha dans la province chinoise du Yunnan (1907 – 1908), et du Viaduc ferroviaire d’Asopos (1906 – 1908) sur la ligne du Pirée à Salonique, ce dernier ayant été détruit en juin 1943 par un commando britannique lors de la Seconde Guerre mondiale.

Paul Bodin a reçu la médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris de 1889 comme collaborateur de la Société de Construction des Batignolles pour le projet du Viaduc du Viaur, puis il a reçu en 1903 le Prix Montyon de mécanique de l’Académie des Sciences pour sa conception des « arcs équilibrés » à trois articulations, structure que l’on peut admirer au Viaduc du Viaur, véritable prouesse technique toute en dentelle d’acier.

Ouverture nocturne du pont de la Trinité à Saint-Petersbourg

Paul Bodin fut Membre du Conseil Supérieur des Travaux Publics, du Conseil de la Chambre syndicale des constructions métalliques de France, président en 1903 de la Société des ingénieurs civils de France, et président de l’École spéciale d’architecture. Il fut également président de la « Société Nouvelle des Mines d’Hamimate » (gisement d’antimoine en Algérie), administrateur délégué de la « Société franco-tunisienne d’entreprises et travaux métalliques » et de la « Société française d’entreprises » au Brésil, ainsi qu’administrateur des « Chargeurs d’Extrême-Orient » en 1920.

Paul Bodin décède le 16 février 1926 à l’âge de 78 ans à Paris.

A noter que la ville de Paris lui décerna un hommage posthume en donnant son nom à une rue permettant l’accès aux ateliers de la Société de Construction des Batignolles dans le 17ème arrondissement, et que la ville d’Albi a donné son nom à un boulevard du centre-ville.