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BOUYGUES Francis
Le fondateur d’un grand groupe international du BTP
Francis Bouygues naît en 1922 à Paris. Son père est ingénieur de l’armement, puis ingénieur conseil. Le jeune Francis suit ses traces et sort diplômé de l’Ecole centrale de Paris en 1947.
Après un passage rapide dans une entreprise de travaux d’entretien, puis chez Dumont et Besson, il crée en 1952 une SARL avec des capitaux familiaux et débute la rénovation d’une papeterie. En 1953, la société décroche son premier gros contrat : la construction des bureaux d’IBM France à la Défense. A partir de 1956, il investit le marché immobilier privé en créant la STIM (société technique immobilière) et impose une méthode originale qui consiste à vendre un bien aux acquéreurs avant la construction pour anticiper le remboursement de l’achat du terrain.
En 1959, pour soutenir le développement de son entreprise, Francis Bouygues s’associe à René Augereau qui lui apporte un important soutien financier ; il la transforme en SA dénommée EFB (Entreprise Francis Bouygues). Il crée EPI, une filiale spécialisée dans la préfabrication industrielle et l’étude de procédés de traitement du béton. De 10 en 1953, les salariés de l’entreprise passent à 150 en 1956, puis à 1000 en 1959. Pour valoriser et fidéliser la main d’œuvre, Francis Bouygues crée en 1963 l’ordre des Compagnons du Minorange.
Dans les années 1960, en parallèles à ses activités dans la construction de bureaux, de sièges sociaux (Peugeot, BP) et d’immeubles de standing, Francis Bouygues se lance dans la construction d’équipements publics dont des écoles primaires pour lesquelles un procédé d’industrialisation est inventé, et perce dans le logement social qui représente 44 % de son chiffre d’affaires en 1969.
En 1968, il implante son siège à Clamart et, toujours dans sa logique de diversification, crée trois filiales d’ingénierie : EOA pour les études, Elan pour le pilotage d’opérations et Esthétique et Industrie pour la conception architecturale de bâtiments industriels. En 1967, l’arrivée de Pierre Richard en tant que directeur scientifique permet à l’entreprise d’amorcer son développement dans les travaux publics avec notamment l’utilisation du béton précontraint. Le chiffre d’affaires dans les TP est triplé en cinq ans avec trois grandes réalisations : le parc des Princes (1968), le complexe olympique de Téhéran (1971) et la centrale nucléaire de Bugey (1972).
En 1970 Francis Bouygues introduit sa société en bourse ; elle prend alors le nom de SA Bouygues. En 1972, il introduit de nouvelles méthodes de management, se dote d’une organisation hiérarchique, recourt aux nouvelles techniques de planification et s’appuie sur la puissance de l’informatique ; c’est aussi l’année de la création du logo Bouygues.
A partir des années 1970, Francis Bouygues développe son entreprise à l’international. En 1974, c’est Bouygues Off-Shore qui voit le jour. Malgré cette croissance fulgurante, Francis Bouygues garde une forte emprise sur le groupe. Atteint d’un cancer en 1976, il doit se retirer de l’entreprise pour quatorze mois. En 1978, la société Bouygues crée la filiale Maison Bouygues (maisons sur catalogue) et commence la construction du terminal 2 de l’aéroport Roissy Charles de Gaulle.
Dans les années 1980, Francis Bouygues continue le développement de son groupe par la croissance externe et la diversification. Il décide de se renforcer dans l’immobilier et de se positionner sur le marché de l’ingénierie conseil, via le rachat de l’Américain HDR. Son groupe fait aussi l’acquisition de plusieurs sociétés : Saur, ETDE, Screg, Colas et Sacer, Dragages, Smac Acieroïd. Le Groupe Bouygues devient n° 1 mondial de la construction.
A partir de 1985, le groupe se diversifie à travers une nouvelle filiale : Bouygues Loisirs. Le point d’orgue est la reprise de la chaîne de télévision TF1 en 1987. En parallèle, le groupe Bouygues marque les esprits avec la construction du Pont de Bubiyan au Koweit (1983), de l’université de Riyadh en Arabie Saoudite (1984), du Pont de l’Ile de Ré (1988), de la Grande Arche de la Défense (1989), de la grande mosquée Hassan II à Casablanca (1989) et du Tunnel sous la Manche (1993).
En 1988, le groupe Bouygues s’installe dans son nouveau siège Challenger à Saint-Quentin-en-Yvelines. En 1989, Francis Bouygues se retire du groupe et passe la main à son fils Martin, tout en restant administrateur. Le groupe réalise alors 57 MdF de chiffre d’affaires et emploie presque 70 000 personnes. L’année suivante, il s’engage dans la production de longs métrages, à travers Ciby 2000. Il produit Une époque formidable, Talons aiguilles, ou encore La leçon de piano de Jane Campion qui remporte la Palme d’Or du Festival de Cannes en 1993 et trois Oscars à Hollywood l’année suivante.
Francis Bouygues, fondateur d’un groupe « multiservices », disparaît le 24 juillet 1993.
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