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ESQUILLAN Nicolas
Un éminent ingénieur d’entreprise
Il est né en 1902 à Fontainebleau. Issu de l’Ecole des Arts et Métiers de Châlons-sur-Marne en 1922, il intègre le bureau d’études de la société Boussiron, dont il deviendra le chef des études ouvrages d’art en 1936, puis le directeur technique en 1941.
Dès 1934, il remporte le record mondial des ponts en arc en béton armé avec tablier intermédiaire suspendu (portée de 161 m) avec la conception et la construction du pont de la Roche-Guyon sur la Seine (pont démoli en 1940 par l’armée française). Ce record sera suivi par bien d’autres records comme nous allons le découvrir.
De 1936 à 1941, il conçoit puis construit une élégante halle de marché place de la République à Fontainebleau, sa ville natale, hélas volontairement démolie par la mairie en 2013. Il construit un pont multi-arches en béton armé avec tablier supérieur à Clairac sur le Lot, achevé en 1938.
En 1948, il achève la reconstruction du pont de Port d’Agrès sur le Lot (pont en arc avec tabler supérieur de 99 m de portée), puis en 1950, celle du pont-route de Conflans-Fin d’Oise (pont en arc avec tabler supérieur de 101 m de portée), celle du pont Poincaré à Lyon. En 1950, il achève également la reconstruction du viaduc de chemin de fer de la Méditerranée sur le Rhône, entre Chasse et Givors, selon une cinématique complexe ; avec 124 m de portée, il remporte le record mondial de portée des ponts-rails en béton armé à tablier intermédiaire suspendu et à double voie ferrée.
De 1952 à 1955, il entreprend la construction du premier grand pont-rail français en béton précontraint à La Voulte-sur-Rhône, qui, avec ses 300 m de long, a détenu le record du monde du plus long pont ferroviaire en béton précontraint. Ce fut l’occasion pour Nicolas Esquillan de développer avec des collègues suisses un nouveau procédé de précontrainte (BBR B) avec des fils ancrés par boutons à leurs extrémités.
De 1954 à 1957, il construit le pont Houphouët-Boigny à Abidjan, un pont rail/route à deux étages de 372 m de longueur sur piles fondées à 70 m, puis le second pont d’Abidjan, ou pont Charles de Gaulle, de 592 m de long (1964-1967) .
En 1957, il étudie les pylônes du pont de Tancarville qui, avec 123 m de hauteur, qui détinrent le record mondial de hauteur des pylônes de pont suspenduen béton armé. Il conçoit ensuite ceux du pont d’Aquitaine en 1965.
Nicolas Esquillan construit entre 1949 et 1951 le hangar à deux nefs de l’aéroport de Marignane qui détint, jusqu’à la réalisation du CNIT, le record mondial de portée pour les couvertures à voile mince avec une portée de 101, 50 m et une épaisseur de 6 cm.
Son ouvrage phare reste la voûte du CNIT avec sa portée de 206 m en façade et de 238 m sous les arêtes de noue, qui détient toujours le record du monde de la plus grande portée de voûte en béton armé. Construite entre 1956 et 1958, elle est constituée par une double coque ondulée à fuseaux rayonnants, chacune des coques ayant une épaisseur de 6 cm à la clé. La construction de cette voûte fut suivie par celle du palais des expositions de Turin en 1961 (en position d’ingénieur conseil) et celle du stade olympique de glace de Grenoble en 1966-67 .
Enfin, Il fut l’un des animateurs du Comité Européen du Béton et le rapporteur des recommandations internationales CEB-FIP pour le calcul et l’exécution des ouvrages en béton armé et en béton précontraint de 1966 et 1970. Il eut des responsabilités dans plusieurs associations internationales et reçut de nombreuses distinction tant en France qu’à l’étranger.