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FOUGEROLLE Philippe et frères
« Le grand Fougerolle »
Philippe Fougerolle, né le 19 novembre 1858 à Champagnat dans la Creuse, descendant d’une vielle famille de tailleurs de pierres et de maçons, il est le fils de Jacques Fougerolle (1830-1891) qui avait créé l’entreprise familiale avec son frère Marien, et de Françoise Lacombe (1832–1900). Avant de s’associer avec son frère, Jacques Fougerolle avait débuté comme simple ouvrier, puis avait gravi un à un les échelons de la corporation des maçons jusqu’à devenir entrepreneur. Le parcours professionnel de ses cinq fils (dont Philippe) fut identique, tous firent leurs classes sur les chantiers avant de prendre des responsabilités dans l’entreprise. Philippe Fougerolle se marie à Guéret le 24 juin 1893 avec Marie-Antoinette Chagnaud, sœur de Léon Chagnaud autre célèbre entrepreneur de Travaux publics.
Sous l’impulsion de Philippe Fougerolle, l’entreprise familiale connaît un très fort développement. Celui que l’on appelle « Le grand Fougerolle », la gère avec ses 4 frères : Jean (1860 – 1920, administrateur et financier), Xavier (1864 – 1927, homme de chantiers), Marius (1869 – 1953, spécialiste des travaux en souterrain) et Lucien (1871 – 1917). En 1861, Philippe Fougerolle travaille sur le tunnel ferroviaire du Saint-Gothard. Il réalise avant 1900 d’importants travaux d’infrastructures ferroviaires (terrassements, viaducs et tunnels) dans le massif central, puis la Jura et la région lyonnaise, et participe à la construction des forts de Namur en Belgique.
Dans l’Empire français, elle réalise de grands ouvrages en Tunisie (1901-1904) dont les formes de radoub de Sidi-Abdallah près de Bizerte avec GTM et le tunnel-aqueduc de Bou-Tiss pour l’amenée des eaux du Bargo à Tunis, et construit à Madagascar de la forme de radoub de Diégo-Suarez avec Daydé et Pillé.
Avant la première guerre mondiale, Philippe Fougerolle et ses frères fondent la Compagnie électrique de la Loire et du Centre et construisent de nombreuses centrales hydroélectriques et des lignes à haute tension (notamment la première ligne de 60 000 volts entre Grenoble et Rive de Gier).
En 1914 la maison Fougerolle Frères se situe au 4e rang des entreprises de TP en France. Mais après la 1ère guerre mondiale, l’entreprise est dans l’obligation de freiner son activité. A la mort de Philippe (1930) l’entreprise se fractionne en sociétés, mais Lucien Bourrelis, son gendre, s’impose comme véritable chef de la maison.
Philippe Fougerolle a été président du Syndicat professionnel des entrepreneurs de travaux publics de France de 1907 à 1910. Son frère Jean lui succède de 1916 à 1920 et est nommé au conseil d’administration de l’Office de reconstruction industrielle des régions envahies.
Philippe Fougerolle décède le 28 juin 1930 à Paris.
En 1992, l’entreprise Fougerolle rachète l’entreprise Ballot, puis absorbe la Société Auxiliaire d’Entreprises (SAE), pour donner naissance au groupe Eiffage.
Pour en savoir plus :
- Sur le site d’Eiffage construction : 170 ans de grandes réalisations depeuis 1844 (création de Fougerolle).
- Dominique Barjot, « Fougerolle : deux siècles de savoir-faire », Institut d’histoire moderne et contemporaine, 1992, Editions du Lys.
- Dominique Barjot, Travaux Publics de France – Un siècle d’entrepreneurs et d’entreprises, Presses des Ponts et Chaussées, 1993.