Pendant la guerre 14-18, mobilisé comme capitaine du génie à la Commission militaire du réseau du Nord, il continue néanmoins ses activités civiles et devient directeur des entreprises Mercier, Limousin et Cie. Ses nombreuses recherches lui permettent de mettre au point des cintres roulants, des voûtes à nervures au dessus et surtout il découvre la vibration du béton.
Après-guerre il construit plusieurs ponts dont celui de Plougastel à trois travées identiques de 180 m de portée et découvre là les lois de la déformation différée des bétons.
Intéressé par la précontrainte du béton, il décide de quitter les entreprises Limousin pour mener à bien ses recherches. En 1928, il fabrique des pièces en béton précontraintes par fils adhérents et, en 1933, consolide la gare maritime du Havre qui se tasse sur elle-même et menace de s’effondrer. Il acquiert ainsi la notoriété.
E. Campenon lui ayant proposé de devenir concessionnaire des procédés Freyssinet, il réalise alors avec cette entreprise plusieurs gros ouvrages, comme la surélévation du barrage de Beni-Bahdel, avec mise en précontrainte par les vérins plats qu’il a inventés, ou les caissons de fondation du quai des Flottilles à Brest.
Pendant la deuxième guerre, il crée la Société Technique pour l’Utilisation de la Précontrainte (STUP), puis édifie de nombreux ponts tant en France qu’ à l’étranger. Il construit également les remarquables hangars d’Orly, les réservoirs d’Orléans ou encore la tranchée couverte de Rouen. Jusqu’à sa mort, il déploiera une intense activité.
Président d’honneur de la Fédération internationale de la précontrainte, ingénieur-conseil de la STUP et des entreprises Campenon-Bernard, il sera également nommé inspecteur général honoraire des Ponts et Chaussées.