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MAYOR de MONTRICHER Jean-François

(1810-1858)

L’ingénieur qui a donné l’eau à Marseille.

D’origine suisse (Jean François Mayor de Montricher est né le 19 avril 1810 à Lully dans le canton de Vaud), naturalisé français en 1833, il suit son père commerçant qui s’installe à Marseille en 1823, et effectue ses études secondaires à l’actuel Lycée Thiers. Il est reçu à l’Ecole Polytechnique en 1827 et sort major de l’Ecole des Ponts et Chaussées en 1832. 

Attaché pendant un an au département de la Loire, il est nommé dans l’arrondissement de Die en 1833. Avec l’ingénieur en chef, De Kermaingant, il travaille sur le projet de la ligne de chemin de fer Marseille-Avignon. La collaboration est si fructueuse que chargé de l’étude du futur canal de Marseille, De Kermaingant qui se sent trop âgé cède sa place à Mayor de Montricher.

Jean-François Mayor de Montricher est nommé en 1836 ingénieur du département des Bouches-du-Rhône, et conçoit un projet de dérivation des eaux de la Durance pour alimenter Marseille en eau par un canal qu’il conçoit et réalise entre 1838 et 1854. Pour construire le canal de Marseille d’environ 80 km de longueur dont 17 km en souterrain, dans un relief assez tourmenté, Montrichet construit 18 ponts-aqueducs importants, des tunnels, des bassins et de nombreux ouvrages techniques. Pour franchir la vallée de l’Arc, s’étant opposé au passage en siphon proposé par les ingénieurs Gendarme et Villeneuve, il choisit de réaliser un tracé gravitaire et conçoit donc l’aqueduc de Roquefavour, de 393 m de long et 83 m de hauteur, qui est aujourd’hui le plus long et le plus haut aqueduc en maçonnerie encore en activité dans le monde.

Aqueduc de Roquefavour 1841-1847 (© Dept-13)

Il propose également en 1842 un tracé de la ligne de chemin de fer entre Avignon et Marseille qui ne sera finalement pas retenu. En 1843, Montricher est nommé ingénieur en chef des ponts et chaussées et est chargé du département des Bouches-du-Rhône en 1848. Ses fonctions couvrent le service maritime et les voies de chemin de fer du tronçon sud de la ligne Lyon-Marseille.

À la demande de prince italien Torlonia, il étudie le projet d’asséchement du lac Fucin situé dans les Abruzzes , et à partir de juillet 1854, il dirige le début des travaux avec trois ingénieurs français Alexandre Brisse, Léon de Rotrou et Bermont. Il étudie aussi un réseau de chemin de fer pour l’Italie méridionale.

En 1857, il quitte les services de l’État pour diriger le service municipal de Marseille où il travaille sur un projet d’assainissement et de plan de circulation pour la ville, tout en continuant son activité d’assèchement du lac Fucin, ce que l’empire romain, avec les empereurs Claude, Trajan et  Adrien, n’avait pas réussi à accomplir.

Le 28 mai 1858, il meurt prématurément de la fièvre typhoïde contractée pendant une visite des travaux d’assèchement du lac Fucin.