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MESNAGER Augustin

(1862-1933)

Un spécialiste de la résistance des matériaux.

Né à Paris le 11 juin 1862 dans le 6 arrondissement, ancien élève de l’Ecole Polytechnique (1882) puis de l’Ecole des Ponts et Chaussées, il est nommé ingénieur du corps des Ponts et Chaussées. Après un début de carrière dans l’administration, Augustin Mesnager est nommé ingénieur à Cahors (1887-1891), puis à Périgueux (1891-1901), avant d’être attaché de 1899 à 1910 au service des canaux de la Ville de Paris.

A partir de 1900, il est nommé professeur à l’École des ponts et chaussées, professeur de constructions civiles au Conservatoire des arts et métiers (de 1913 à sa mort), et répétiteur à l’École polytechnique (à partir de 1911). C’est aussi à partir de 1900 qu’il devient directeur des laboratoires de l’École des ponts et chaussées, et ce jusqu’en 1922.

Spécialiste de la résistance des matériaux, il s’est occupé de la théorie de l’élasticité, a développé le calcul des poutres chargées uniformément ou suivant une loi simple, et surtout celui des plaques minces. On lui doit des appareils à leviers pour la mesure directe des déformations élastiques, ainsi qu’une méthode expéditive pour le calcul des voûtes encastrées (1914). Quelle que soit sa maîtrise de la théorie, Augustin Mesnager n’hésite pas, quand il le faut, à contrôler ses vues par des travaux de laboratoire qui peuvent faire appel à la photoélasticité sur corps d’épreuves transparents ou à la technique du moiré. Il rédige de nombreuses notes et mémoires sur la théorie de l‘élasticité appliquée à l’études des poutres et des plaques, et publie des cours de résistance des matériaux, de béton armé, de matériaux de construction.

En 1907, il invente une articulation, ou plutôt une semi-articulation selon ses écrits, utilisée pour des voûtes en béton armé, articulation qui porte son nom. Constituée par des armatures croisées au droit d’un noyau de béton, elle est mise en œuvre pour la première fois dans la voûte du bassin du Temple du canal Saint-Martin (1906-1910). Cette même année, il publie un article dans les Annales des Ponts et Chaussées : « Expériences sur une semi-articulation pour voûtes en béton armé ». Elle sera finalement peu utilisée en France.

Articulation Mesnager (selon les schémas du Cours de béton armé d’Augustin Mesnager de 1931-32)

En 1922, il devient ingénieur-conseil et administrateur de la société française des Établissements Christiani et Nielsen, à côté de Charles Rabut. De 1923 à 1926, il est le président de la Société d’Encouragement pour l’Industrie Nationale.

Après avoir reçu le prix scientifique Montyon en mécanique en 1905, il reçoit en 1914 le prix Caméré de l’Académie des Sciences destiné à récompenser un ingénieur ayant personnellement conçu, étudié et réalisé un travail dont l’usage aura entraîné un progrès dans l’art de construire.  Il entre à l’Académie des Sciences en 1920 et en devient son vice-président en 1933.

Il meurt subitement à Paris le 6 février 1933.