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SEGUIN Marc

(1786 - 1875)

Un scientifique, inventeur, ingénieur et entrepreneur

Marc Seguin est né le 20 avril 1786 à Annonay (Ardèche), et y est décédé le 24 février 1875. Il est le petit-neveu de Joseph de Montgolfier, qui l’initie aux sciences et techniques car il est démonstrateur au Conservatoire des Arts et Métiers. Il achève seul ses études, tout en travaillant avec son père, qui possède des fabriques de draps et de feutres à Annonay. Avec ses frères Camille, Paul, Charles et Jules, il développe le matériel et les machines nécessaires pour ces fabriques, et y fait preuve de génie inventif.

En 1821 il fait la connaissance d’un ingénieur des ponts et chaussées du secteur de Tournon, Bruno de Plagniol, qui lui demande de réfléchir aux possibilités de concevoir des ponts plus économiques. Il se documente sur les premières réalisations de ponts suspendus aux Etats-Unis, et propose de réaliser les câbles porteurs à l’aide de fils métalliques, à la place des chaînes ou des barres utilisées jusqu’alors. Il teste avec succès une petite passerelle suspendue de 18 m de portée et de 0,50 m de largeur dans son usine, puis une autre à Saint-Vallier. Il propose alors à l’Administration de construire un pont suspendu sur le Rhône entre Tain et Tournon et, après un premier avis négatif de Navier, finit par obtenir avec ses frères une concession en 1824.  Le pont de Tournon, avec ses deux travées de 85 m, est le premier grand pont suspendu d’Europe continentale. Il fût démoli en 1865 du fait de la gêne à la navigation. 

Ce procédé a beaucoup de succès : les frères Seguin construiront eux-mêmes au moins 90 ponts suspendus. Au total, plus de 500 ponts auraient été construits selon ce modèle !

Premier pont de Tournon (1825)

Mais le génie de Marc Seguin ne se limite pas aux ponts. Il fonde une société de halage de navires à l’aide d’une machine à vapeur, sur le Rhône, en 1822. Puis il invente en 1827 la chaudière tubulaire, qui a une puissance largement supérieure à celle des chaudières existantes, et va équiper des navires et des locomotives, dont celle de Robert Stephenson (« The Rocket ») en Angleterre. Il obtient en 1826 la concession d’une ligne ferroviaire de Saint-Etienne à Lyon, qui est ouverte en 1832. C’est la première ligne ferroviaire française qui utilise la traction par locomotive à vapeur, et qui transporte à la fois des marchandises et des voyageurs. 

A la fin de sa vie il fait des recherches en sciences physiques (énergie, chaleur, lumière, électricité). Il est nommé correspondant de l’Académie des Sciences, et promu officier de la Légion d’Honneur.